Accueil de la doctorante Anne Aubry

Publié le 26 juin 2023

Doctorante en sociologie et anthropologie politique au Centre Max Weber (UMR 483) – Université Jean Monnet de Saint-Etienne – Université de Lyon.

En tant que membre de la recherche-action intitulée « Pratiques (inter)culturelles et institution d’un patrimoine 50 ans d’activités au CCO- Jean-Pierre Lachaize », son activité de recherche a tout d’abord été axée sur les types d’attachements que les personnes entretiennent à ce lieu, mais également sur les modalités de connexions des personnes entre elles pour fabriquer et réfléchir ensemble différents types d’action.

Dans ce cadre, l’analyse produite de ce qu’on pourrait nommer « accumulation et circulation de données d’expérience » vient ré-interroger la notion même de patrimoine. L’approche linéaire de l’évolution du Centre culturel œcuménique pourrait être « déconstruite » pour privilégier une approche « rhizomatique » issue de l’analyse des connexions et vecteurs de connectivité dans le temps et dans l’espace. Le patrimoine serait donc moins un patrimoine-propriété qui fixerait les contours d’une identité de référence qu’un « patrimoine plastique » permettant diverses appropriations, identifications, mises en partage et transmissions.

Une constante pourrait être pourtant identifiée dans ce qui est produit par les acteurs du centre. Celle-ci porterait sur la réflexion engagée pour faire correspondre une certaine éthique aux pratiques qui y sont développées. La démarche sur l’ « observation participative de l’effectivité des droits culturels à l’échelle de l’agglomération lyonnaise » conduite en 2013 et 2014 en est une des multiples illustrations.

L’expérience de cette immersion et les analyses développées amènent petit-à-petit à émettre l’hypothèse que ce lieu singulier permet d’interroger les dimensions politiques de pratiques culturelles qui redessinent une façon de construire les relations des uns aux autres (alter-égo), de faire-avec les ressources des uns et des autres (comprendre les altérités), de construire des alternatives comme de penser des utopies (alter-mondes). Cette dynamique engagée dans les pratiques produites au sein du lieu ne donneraient-elles pas certaines clés de compréhension de ce que pourrait-être une « cosmo-politique » ? La construction du commun serait ainsi toujours à remettre sur le métier à tisser en réfléchissant l’écosystème dans lequel les personnes sont déjà insérées afin d’avoir une action sur celui-ci.